Aide-mémoire Sans trace pour les zones en restauration
Le Leave No Trace (à Boulder, au Colorado) est le chef de file du programme Sans trace aux États-Unis et à l’international depuis 1994. L’organisme met régulièrement à jour les sept principes Sans trace.
Danielle Landry (De ville en forêt) est partenaire de Sans trace Canada. Elle souhaite aider Sans trace Canada à faire connaître aux publics francophones le meilleur de ce que le programme Sans trace peut offrir. En 2024, Danielle a entrepris d’actualiser les pratiques à faible impact recommandées pour une diversité d’activités de loisir en plein air selon les plus récentes données du Leave No Trace. Ayant investi ses ressources personnelles pour mener à bien ce travail, Danielle est fière de présenter ce nouvel aide-mémoire des sept principes Sans trace aux personnes qui visitent des zones en restauration.
Ressources pour le Québec
Au Québec, on peut consulter la SOPFEU pour connaître l’état de la situation quant au danger d’incendie, à la présence de feux en forêt et aux restrictions en vigueur concernent l’interdiction d’accéder à la forêt ou d’y faire des feux ou d’y circuler.
Les sept principes Sans trace Ι ZONES EN RESTAURATION
Ces informations Sans trace ont pour but d’aider les pleinairistes à se recréer dans des zones en cours de restauration. Les changements climatiques, des feux de forêt catastrophiques, l’infestation d’insectes ravageurs, des espèces envahissantes, des sécheresses sans précédent, et autres facteurs de stress, menacent la santé de nos forêts, de nos bassins versants, et des personnes qui en dépendent. Puisque les zones touchées par ces perturbations sont restaurées, soit par la nature, soit par une organisation, respecter les recommandations suivantes assurera la protection des gens et du territoire.
Principe 1 Ι SE PRÉPARER ET PRÉVOIR
Planifier
- S’assurer que la zone que l’on compte visiter est ouverte au public.
- Connaître la zone en cours de restauration et se renseigner sur les sites faisant l’objet d’une protection spéciale ou d’une fermeture.
- Préparer la sortie de façon à minimiser ses impacts. Éviter les périodes de grande affluence et respecter les limites pour la taille des groupes.
Évaluer les risques
- Les zones en cours de restauration, comme celles qui ont subi un incendie ou d’autres dommages naturels, sont devenues très sensibles au temps qu’il fait. Les risques saisonniers y sont souvent plus importants, et certaines conditions météorologiques peuvent rapidement devenir incontrôlables.
- Dans ces zones, des arbres dangereux, des éboulements, des glissements de terrains et des crues subites présentent des risques souvent élevés.
- Il peut être plus difficile d’effectuer un sauvetage dans ces lieux, et il vaut mieux suivre les mises à jour d’alerte météo.
- Les cartes peuvent présenter des sentiers et des aménagements différents de ceux que l’on trouve sur le terrain. Les routes habituelles peuvent avoir changé et certaines installations peuvent avoir été détruites (un pont de sentier, par exemple). On peut s’attendre à ce que la signalisation du paysage présente peu d’éléments distinctifs ou qu’ils aient été modifiés.
Principe 2 Ι UTILISER LES SURFACES DURABLES
Se déplacer
- Les zones en cours de restauration peuvent sembler très dégagées ou même vierges, mais les apparences peuvent être trompeuses : toujours connaître sa position sur le terrain. Les sentiers existants sont en général la voie la plus sûre pour se déplacer.
- Le sol peut paraître solide, mais ne l’est pas forcément. Les matériaux d’origine naturelle ou humaine peuvent être instables et ne doivent pas être déplacés.
- Marcher en file au milieu des sentiers, même lorsque le terrain est humide ou boueux. Faire attention aux arbres morts, encore debout ou tombés sur le sol, qui présentent un danger.
- Se rappeler que lorsque l’on descend un sentier en pente dans une zone en cours de restauration, les impacts sont amplifiés. L’érosion du sol commence doucement mais s’aggrave rapidement.
- Rester sur les chemins désignés et se garer dans les espaces de stationnement désignés ou aménagés pour minimiser l’érosion.
Camper
- Protéger les bandes riveraines en campant à au moins 60 m de toute source d’eau. Les risques de crue peuvent être plus importants dans une zone en cours de restauration. S’installer sur les sites de camping aménagés s’ils sont ouverts au public.
- Vérifier si les sources d’eau sont contaminées et prendre les précautions nécessaires pour ne pas en boire, ni utiliser de l’eau polluée par des produits chimiques.
- Choisir des emplacements de camping éloignés des arbres dangereux et des pentes raides. Les vents forts qui peuvent déraciner ou faire tomber des arbres, les glissements de terrain et les coulées de boue représentent des risques dans les zones en cours de restauration.
Principe 3 Ι GÉRER ADÉQUATEMENT LES DÉCHETS
- Les déchets peuvent se décomposer lentement dans les zones en cours de restauration. Rapporter ce que l’on a apporté. Rapporter tous les déchets, les restes de nourriture et les détritus.
- Déposer les déchets humains solides dans des trous sanitaires de 15 à 20 cm de profondeur, et à une distance d’au moins 60 m du bord de l’eau, des sites de camping et des sentiers. Recouvrir et camoufler le trou après usage.
- Rapporter le papier hygiénique et les produits d’hygiène.
- Se laver ou faire la vaisselle à 60 m des lacs ou des cours d’eau et utiliser du savon biodégradable avec parcimonie. Disperser l’eau une fois filtrée.
Principe 4 Ι LAISSER INTACT CE QUE L’ON TROUVE
- Les objets racontent l’histoire de la dégradation et de la restauration. Laisser intacts ceux que l’on trouve, qu’ils soient l’œuvre de la nature ou des humains.
- Les espèces envahissantes se développent souvent dans les zones en cours de restauration. Pour éviter d’introduire ou de transporter des graines des herbes , nettoyer ses bottes et son équipement avant d’entrer dans la zone.
- Les travaux de restauration ne se remarquent pas toujours, mais il ne faut jamais en entreprendre soi-même. Demander plutôt aux gestionnaires de territoire comment on peut apporter son aide.
Principe 5 Ι MINIMISER L’IMPACT DES FEUX
- Les zones en cours de restauration, comme celles qui ont subi un incendie, ne sont pas à l’abri de nouveaux dommages. Une zone qui a déjà brûlé peut très bien brûler de nouveau.
- Respecter les interdictions d’allumer des feux à ciel ouvert en vigueur. Observer les règles de prévention et veiller à bien contrôler et éteindre complètement tous les feux.
Principe 6 Ι RESPECTER LA VIE SAUVAGE
- Le comportement de la faune dans les zones en cours de restauration peut être tout à fait imprévisible. Les animaux, tout comme les plantes, peuvent vite être perturbés si leur environnement a déjà subi des dommages.
- Observer les animaux sauvages à une certaine distance. Ne jamais les nourrir. Entreposer en sécurité la nourriture et les déchets. Tenir en laisse les animaux domestiques en tout temps, ou bien les laisser à la maison.
Principe 7 Ι RESPECTER LES AUTRES
- Les travaux de restauration apportent du renouveau aux paysages naturels et aux communautés humaines. Respecter les gens qui y résident et ceux qui les visitent car la restauration est importante pour eux : ce qui peut nous sembler endommagé reste essentiel pour d’autres personnes.
- Si l’on rencontre des membres du personnel en train d’effectuer une restauration, observer scrupuleusement toutes leurs directives ou instructions spécifiques en vue de protéger leur travail et notre sécurité.
- Utiliser tous ses sens pour bien comprendre le processus de restauration.
LES SEPT PRINCIPES SANS TRACE
