10 bonnes façons de choisir l’organisme qui recevra votre don

Nov 11
Mardi je donne. Temps, dons et talents pour la nature

Photo mise de l’avant : Yan Kaczynski (1)

Le nouveau cadre mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal a été adopté par plus de 195 États à la fin de 2022. Avec son Plan Nature 2030 (2), le Québec s’est donné comme objectif d’atteindre la cible phare de conservation de 30 % du territoire québécois. On veut notamment agir sur les menaces qui pèsent sur la biodiversité, protéger les espèces menacées et vulnérables, et appuyer le leadership autochtone en matière de conservation de la biodiversité. (3)

La consultante en levée de fonds Kim Klein raconte qu’elle interroge régulièrement les gens pour savoir pourquoi ils ne font pas de don. La raison no 1 serait tout bonnement qu’ils n’ont pas été sollicités. Si c’est également votre cas, sachez que les organismes qui se consacrent à la protection de la biodiversité n’ont jamais eu autant besoin de votre contribution.

Alors pas besoin d’attendre qu’on vienne sonner à votre porte. Que vous agissiez en votre nom ou au nom d’une organisation ou d’une entreprise, prenez les devants et donnez à un groupe ou à l’organisme de bienfaisance ou à but non lucratif engagé dans la cause.

Optimiser votre don est plus décisif que jamais. Cet article vous suggère dix critères pour faire un choix mieux éclairé parmi la diversité de groupes et d’organismes.

N° 1 | La solution mise de l’avant

Une multitude de groupes et d’organismes travaillent d’arrache-pied à renverser le déclin de la faune et de la flore au pays. Ils déploient des moyens d’action extraordinaires et œuvrent à des solutions durables au bénéfice de la nature et des générations présentes et futures. Par exemple :

  • Activer la science participative et l’implication communautaire dans la conservation.
  • Assurer la bonne gestion d’aires protégées existantes.
  • Renforcer des initiatives autochtones et locales, et augmenter la superficie d’aires protégées.
  • Préserver des noyaux de conservation et maintenir la connectivité des milieux naturels.
  • Rétablir des espèces à statut précaire et leurs habitats, et restaurer des écosystèmes.
  • Faire progresser le savoir, les droits de la nature ou le droit de l’environnement.

Choisir parmi cette diversité représente tout un défi. Effectuez des recherches pour trouver une organisation qui est susceptible de mener le travail que vous souhaitez appuyer en priorité. Pour ce faire, utilisez des mots-clés qui pourraient figurer sur la page web d’une telle organisation (voir les mots-clés dans la liste ci-haut).

 2 | Le territoire d’action

Vous aurez encore une fois l’embarras du choix. Certaines organisations limitent leur action à un territoire très précis tandis que d’autres agissent à plus large échelle. Portez votre choix sur un groupe ou un organisme qui agit là où ça compte le plus pour vous.

Le réseau des aires protégées au Québec est réglementé et géré sous la responsabilité de diverses instances gouvernementales, personnes morales ou individus. Plusieurs gestionnaires d’aires protégées peuvent accepter des dons. La carte interactive des aires protégées vous permet de connaître leur localisation par région et d’identifier le gestionnaire responsable (4).

N° 3 | Le savoir mobilisé

Saviez-vous que la Loi sur la conservation du patrimoine naturel du Québec prévoit désormais la création d’aires protégées d’initiative autochtone ?  De plus, le gouvernement du Québec a promis de soutenir les initiatives autochtones en matière de biodiversité par l’entremise du Plan Nature 2030.

Aujourd’hui, on reconnaît l’importance de croiser les savoirs occidentaux aux savoirs ancestraux des Premières Nations et des Inuit pour protéger la biodiversité. Vous pourriez soutenir un groupe ou un organisme qui fonde son travail sur cette double perspective. Votre don pourrait également servir à appuyer la surveillance, la protection et la conservation menées par les Autochtones sur leurs territoires traditionnels.

Des organisations telles que l’Institut de développement durable des Premières Nations du Québec et du Labrador et l’Initiative de leadership autochtone font progresser le rôle des nations autochtones dans les décisions qui concernent l’avenir de leurs territoires traditionnels. On peut consulter leur site web respectif pour en apprendre davantage.

N° 4 | L’éthique

Trouvez-vous un écho à vos valeurs et vos principes dans l’éthique pratiquée par l’organisme ? Vous pourriez vouloir savoir ce qu’il en est des points suivants avant de considérer de verser un don à une organisation :

  • Comment entretient-elle le dialogue avec ses donatrices et donateurs ?
  • Comment s’assure-t-elle de rapports harmonieux avec les communautés locales et autochtones ?
  • S’est-elle dotée d’une politique de développement durable ou de responsabilité sociale ?
  • S’engage-t-elle à faire progresser la réconciliation avec les peuples autochtones, l’équité, la diversité et l’inclusion ?

Une simple recherche sur la page web d’une organisation pourrait vous fournir quelques renseignements. Vous devrez apprendre à connaître davantage l’organisme si ce critère vous importe particulièrement ou si vous planifiez de faire un don majeur. Participez à des activités ou à des événements que l’organisme organise sur ses lieux de travail et dans la communauté. Sondez l’opinion des gens. Parlez avec d’autres donatrices ou donateurs. Ayez une conversation avec les personnes qui dirigent l’organisation.

N° 5 | Le crédit d’impôt

« Les gouvernements reconnaissent la différence que peuvent faire ces dons pour la collectivité en donnant des crédits d’impôt pour encourager les contribuables à donner […] » (5)

Si vous décidez de faire affaire avec un organisme de bienfaisance ou à but non lucratif qui détient un numéro de charité, vous profiterez de meilleurs avantages fiscaux au moment de produire votre déclaration de revenus. Vous pourrez même lui faire don d’un véhicule (voiture, camion, camionnette, VUS, moto, bateau ou véhicule récréatif) par l’entremise de Donate a Car. (6)

En revanche, l’organisation qui n’est pas dûment enregistrée ne pourra pas vous donner un reçu officiel en échange de votre don. Ce n’est pas une raison de déconsidérer cette organisation. À vous de voir si vous avez suffisamment confiance dans les personnes qui la dirigent pour lui faire un don.

Une troisième option consiste à vous monter un portefeuille de donation qui combinera des dons avec reçu et sans reçu jusqu’à concurrence du montant que vous vous êtes fixé en début d’année.

Afin de faciliter vos décisions en matière de dons, utilisez la liste des organismes de bienfaisance de l’Agence du revenu du Canada pour confirmer qu’un organisme est bel et bien un donataire reconnu. (7)

N° 6 | L’effet de levier

Vos possibilités ne s’arrêtent pas au don individuel. En effet, vous pouvez multiplier les retombées positives de votre don en joignant un réseau d’individus, d’entreprises et d’organismes qui se mobilisent pour la même cause que vous. 1% for the Planet est probablement le mouvement le plus renommé de donatrices et donateurs et d’organisations environnementales s’attaquant aux problèmes pressants de notre planète

Fonds plein air 1% pour la planète

Le Fonds plein air 1% pour la planète est coordonné par Aventure Écotourisme Québec. (8) Des entreprises de tourisme d’aventure et d’écotourisme s’engagent à verser 1% de leurs ventes dans ce fonds. Les sommes servent en partie à soutenir des projets structurants pour la protection des écosystèmes et des espèces fauniques ainsi que pour la lutte contre les changements climatiques. (9)

1% for the planet

Les individus et les entreprises membres s’engagent directement avec des partenaires environnementaux approuvés, en fournissant des dons monétaires, du temps de bénévolat, des dons en nature et d’autres formes de soutien promotionnel. Vous pouvez y adhérer pour verser des dons à des organismes québécois et canadiens qui ont été approuvés. (10)

N° 7 | La qualité de l’information

Divers procédés peuvent être utilisés par une organisation pour transmettre une présentation déformée des faits. Revendiquer une performance environnementale sans pouvoir la démontrer ou l’expliquer est une forme d’écoblanchiment.

Vous êtes en droit de vous attendre à une certaine transparence de la part de l’organisation. Ses allégations doivent être vérifiables. Elle doit communiquer des données et des informations qui vont vous aider à prendre vos décisions. Par exemple :

  • Une description claire des actions menées et à entreprendre.
  • Des informations qui permettent de juger les résultats obtenus.
  • Des preuves qui démontrent l’utilisation des dons.
  • Des renseignements précis sur l’utilisation projetée de votre don.

Consultez la page web de l’organisme et lisez son rapport annuel pour connaître son travail. Examinez bien les solutions qu’il met en place pour vous assurer qu’il rejoint vos priorités.

N° 8 | L’impact

Charity Intelligence Canada fournit aux donatrices et donateurs les connaissances nécessaires pour prendre des décisions éclairées en matière de dons. L’organisation examine les informations accessibles au public sur chacune des 800 organismes de bienfaisance et plus qu’elle évalue. Cela comprend leurs états financiers, leurs rapports annuels, leurs déclarations de renseignements des organismes de bienfaisance et leurs sites web.

On retrouve deux organismes du domaine de l’environnement actifs au Québec parmi les 100 meilleurs organismes de bienfaisance évalués au Canada en 2024 par Charity Intelligence Canada : Conservation de la nature Canada (Nature Conservancy of Canada) et Société pour la nature et les parcs du Canada (Canadian Parks and Wilderness Society). (11)

N° 9 | L’utilisation des dons

En faisant un don, vous vous voulez que le maximum aille à la mise en œuvre de solutions au déclin de la biodiversité. L’Agence du revenu du Canada recommande que pour chaque dollar récolté en don, les organismes ne dépensent pas plus de 35 cents en frais généraux, d’administration et de gestion. (12) Dans les faits, plusieurs organismes parviennent à maintenir ces frais largement sous cette barre.

Avant de décider de faire un don, consultez les données financières de l’organisme pour connaître son pourcentage de frais administratifs.

10 | La confiance acquise

Si vous estimez le travail d’un organisme et que vous lui avez déjà versé des dons par le passé, pourquoi changer une formule gagnante ? Pensez plutôt à vous engager à plus long terme en faisant croître votre don d’une année à l’autre.

En conclusion

Vous venez de prendre connaissance de dix critères pour faire votre choix parmi tous les groupes et les organismes oeuvrant à la protection de la biodiversité. Rappelez-vous qu’il n’y a pas de petits dons : donnez selon vos moyens. Un premier don, même modeste, peut marquer le début d’une longue relation. L’histoire de la philanthropie regorge de ces rencontres prodigieuses. Amplifiez l’impact de votre don en parlant de votre expérience autour de vous!

Un dernier petit conseil en terminant. Si vous jugez que vos ressources financières ne sont pas à la hauteur de vos ambitions, informez-vous des possibilités d’investir du temps bénévole ou de mettre vos talents à contribution. Volonterre, le tout premier réseau national des bénévoles en environnement au Québec, peut vous aider à entrer en contact avec des organisations potentiellement intéressées. (13)

Photo : Rémi Leroux (14)

Je m’appelle Danielle Landry. Je suis la fondatrice de la microentreprise De ville en forêt. Je verse une partie de nos revenus en dons à des organismes du QuébecJ’ai tiré de ma propre expérience l’essentiel de ce que je partage avec vous dans cet article. 

Mardi je donne est le plus important mouvement mondial dédié à la générosité. Le 3 décembre prochain, mes dons iront aux Amis de la montagne, à Carbone Boréal, au Centre québécois du droit à l’environnement et à la SNAP Québec car j’ai confiance dans leur capacité à traduire mes convictions en gestes efficaces.

Je remercie Tourisme durable Québec de m’avoir permis d’adapter mon texte original qui a été publié sur son site Web en 2023 sous le titre Dix critères pour donner au bon organisme.

Tourisme durable Québec est un mouvement solidaire et collectif d’acteurs engagés en tourisme. Il regroupe des individus, des entreprises et des organisations qui ont à cœur la transition socioécologique.

De ville en forêt est membre de Tourisme durable Québec. Envie vous aussi de rejoindre le mouvement? C’est par ici pour connaître les avantages et par ici pour l’adhésion.

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